lundi 17 décembre 2012

Monographie de la commune de Médéa



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cuir employé est le filali (maroquin rouge) ou le cuir
de Russie. Le brodeur prépare d'abord au poinçon le
trou par ou passera l'aiguille et ses fils passés met
toute son ingéniosité à les arranger artistement.
Cette industrie est très répandue à Médéa ; beaucoup
d'enfants s'y adonnent car c'est un travail rémunéra-
teur. Un adolescent peut se faire aisément de 1 fr. 50
à 2 fr. par jour, un homme arrive à gagner 6 à 7 fr.
par jour, ce qui est énorme pour un indigène. Le
genre similaire, mais inférieur, la cordonnerie occupe
aussi beaucoup d'ouvriers. Il s'expédie des sandales
arabes un peu dans tout le département, mais surtout
dans le Sud.

Les travaux sur bois consistent surtout en la fabri-
cation de ces petits meubles qui sont pour les Arabes
des objets de luxe. Etagères aux dentelures sculptées,
tables basses pour servir le café dont le dessus est
fait en carreaux en faïence, hautes sellettes de même
style que les tables, coffres de toute espèce.

Le bois est très minutieusement employé ; mais
hélas, et  se peint tout le caractère de l'indigène,
il est toujours de qualité inférieure. Ces meubles sont
peints par ceux qui les fabriquent. Les couleurs sont
éclatantes, mais sont ainsi arrangées qu'elles finissent
par former un tout harmonieux. Quelques-uns de ces
spécialistes peignent aussi des tableaux très originaux.
Ces peintures qui ont une certaine ressemblance
avec les estampes japonaises se font sur des verres
de vitre et les couleurs se posent à l'envers du
tableau.

Il ne se fait guère à Médéa des travaux sur mé-
taux. Certains juifs cependant fabriquent les quelques
bijoux d'argent bruni qui se vendent dans la
région. Ils coulent leurs modèles dans des moules
et les façonnent ensuite à grand renfort de limes et de
ciseaux.

Les industries les plus diverses ont également quel-
ques adeptes. Quelques potiers, armuriers, fabricants de
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