lundi 17 décembre 2012

Monographie de la commune de Médéa


CHAPITRE I

Divisions de la Commune  Les Habitants

ÉDÉA, chef-lieu d'arrondissement et subdi-
vision militaire, n'a comme ville européenne
qu'une très faible importance. La population
française y est relativement peu nombreuse,

et composée, pour la plupart, de fonctionnaires. La
ville est grande. Les maisons presque toutes à étages
bordent des rues larges et des places ombragées. Mais
le mouvement commercial est presque exclusivement
entre les mains des indigènes et des Juifs. Pour ceux-
là, Médéa est la porte du Sud. C'est pour les indigènes
du désert et de hauts plateaux la capitale, et la popu-
lation musulmane y est très dense. Or, sauf quelques
familles, les Arabes n'habitent pas la ville. Ils se sont
groupés dans la banlieue par tribus, partout  il
leur était possible d'avoir quelques arpents de terrains.
Ceux que leurs occupations attirent en ville y viennent
avant l'aurore pour ne retourner chez eux qu'à la nuit.

C'est donc à sa banlieue que Médéa doit surtout sa
vitalité. D'ailleurs de nombreux colons et jardiniers
européens habitent ces environs, s'accommodant assez
bien du voisinage des indigènes et les employant à tous
les travaux des champs.

Le territoire de la commune, situé au dehors de la
cité, se divise au point de vue indigène en sept sections
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administratives qui se subdivisent elles-mêmes en
plusieurs fractions. Ces diverses portent les dénomi-
nations suivantes :

 Section des Rzaza.

  des Béni Attali.

  du Dakla.

  de Téniet el Hadjar.

  de Gat el Kouaeh.

  de Haouch el bey.

  des Ouled Sidi Aissa et El Aflaïr.

Toutes ses sections ont à leur tête un « cheikh »
responsable de ses administrés pour la sécurité, le
paiement des impôts, la soumission aux lois et aux
règlements. C'est grâce à leur autorité que peut se faire
facilement la répartition des charges et la recherche
des individus. C'est sur leurs indications, souvent
incomplètes cependant, que l'on est parvenu à recenser
les indigènes et à leur constituer un embryon d'état-
civil. Les « cheikhs » choisis parmi tous les habitants
d'une tribu et désignés souvent par ces habitants eux-
mêmes sont sous l'autorité de l'adjoint indigène et du
maire de la commune ; ils ne sont pas rétribués mais,
outre les privautés spéciales à leur charge, on leur
alloue annuellement une indemmité variant de 50 à
100 francs.

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