lundi 17 décembre 2012

Monographie de la commune de Médéa



nattes ou de paillassons vivent péniblement de leur
travail. Peu de traces de tissage ou de tapisserie.
On aperçoit encore dans les quartiers reculés des
métiers à tisser préhistoriques. Ces occupations sont
maintenant laissées aux femmes qui, outre les bur-
nous, fabriquent aussi le ketfa ou tapis à longue
laine.

En résumé, Médéa est demeuré plus « ville arabe »
que toutes les cités plus rapprochées du littoral. La
vie n'y est pas pour cela plus chère et moins commode
et les Européens qui s'y sont fixés n'ont pas eu à le
regretter. Si les relations commerciales sont plus diffi-
ciles avec les indigènes, l'avantage qui en résulte est
le bon marché extrême de la main-d'oeuvre, qualité
primordiale qui permet aux industriels et aux cultiva-
teurs de lutter avantageusement avec les autres villes.
La sécurité n'y est pas moins grande ; les indigènes
ayant affaire aux habitants du pays se sont accoutumés
à eux. On a, du reste, beaucoup fait pour améliorer leur
sort. Une infirmerie indigène a été construite pour leurs
malades ; leurs enfants sont instruits dans une école
bien aménagée à laquelle est adjoint un cours de bro-
derie, menuiserie, serrurerie, jardinage, etc. ; un
ouvroir indigène reçoit les fillettes musulmanes à qui
l'on apprend, en le renouvelant et en l'améliorant, l'art
de cette merveilleuse broderie arabe, si en faveur
jadis et si abandonné maintenant qu'il leur faut des
maîtresses françaises pour le leur enseigner. On donne
même gratuitement (aux garçons et aux filles) le repas
de midi afin de leur éviter les chaleurs accablantes
de l'été et les intempéries de l'hiver, et aussi pour
encourager les parents à les envoyer à l'école ou à
l'ouvroir.

Enfin, ce qui constitue surtout l'attrait de la région,
c'est le charme et le pittoresque de ses paysages. De
quelque côté que l'on se dirige, sitôt franchie l'enceinte
de la ville, c'est un enchantement de verdure. La nature
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se révèle au promeneur sous ses aspects les plus sédui-
sants. Aussi loin que la vue se porte ce ne sont
que vallons et collines verdoyantes, parés de fleurs
et parsemés d'arbres, et l'horizon toujours fermé par
des montagnes qui, majestueuses ou riantes, repo-
sent les yeux comme toute chose noble et belle. Les
mille petits sentiers qui relient entre elles les routes
principales et serpentent dans la verdure et sous les
ombrages, rendent les promenades agréables et
variées. Ce spectacle agrémenté de notre beau soleil
d'Afrique qui met sur toutes choses sa note féerique,
finit par convaincre ceux qui n'ont pas encore appris
à aimer la contrée, que Médéa est un séjour sinon mer-
veilleux, du moins des plus plaisants.

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