lundi 17 décembre 2012

Monographie de la commune de Médéa



 Le blé blanc dit de Médéa au grain clair, à l'épi
effilé, excellent pour la semoulerie ;  le blé à épi coloré,
à barbe rousse connu aussi sous le nom de tangarok
noir : mais le meilleur et le. plus rare est ce blé aux
grains réguliers, un peu corné que les indigènes nom-
ment « blé faci ». Plusieurs autres qualités portent des
noms arabes d'hommes ou de pays. Mais les uns ou
les autres ont les mêmes qualités inhérentes à la
région, leur caractéristique est de contenir plus de
gluten (20 % environ) que tous les autres blés durs.
Ils ont donc plus de force nutritive et les produits de
ces blés sont avantageusement utilisés pour le pain, ou
les pâtes alimentaires. Les blés tendres à qui convien-
nent les régions plus tempérées se cultivent peu à
Médéa. Les quelques qualités que l'on obtient, richelle
blanche de Naples, principalement, doivent être mélan-
gées avec des blés tendres de la plaine pour donner un
bon résultat. En revanche, les orges abondent ; les
Arabes s'en nourrissent beaucoup, lorsque la pauvreté
des récoltes ne leur permet pas de s'approvisionner en
blé, et les récoltes peu abondantes sont chez les indi-
gènes beaucoup plus nombreuses que chez les autres.
Leur façon de travailler la terre est très primitive.
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MARABOUT S I D I AH M E D BEN ALI SOUS LA NEIGE
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Pas de labours préparatoires ni de fumures, les labours
se font en automne dès que les premières pluies ont
suffisamment détrempé le sol. Ils se font toujours-à la
charrue arabe que traînent facilement deux boeufs ou
deux chevaux ; puis les semailles faites, l'Arabe ne
s'occupe plus de son champ jusqu'aux moissons. Il
moissonne haut afin de laisser aux bêtes une nourriture
suffisante. Le dépiquage se fait aux pieds des chevaux,
car la machine à battre est encore inconnue dans le
pays. Le grain ramassé, le surplus vendu, l'Arabe est
riche puisqu'il a de quoi manger pendant quelques
mois, et quelques sacs de blé ou d'orge de réserve le
font rester tout l'hiver dans un doux farniente. Si la
récolte suivante ne vient pas assez tôt, les fèves qu'il a
plantées autour de chez lui seront mûres au printemps
et lui permettront d'attendre.

Quelques autres céréales se récoltent aussi à Médéa :
le maïs, l'avoine, le seigle, etc., qui se trouvent surtout
dans les exploitations européennes.

LA VIGNE

La vigne est la richesse agricole de la région. Est-il
vrai, comme on l'a dit souvent, que la culture de ces
plants généreux contribuent à teinter d'optimisme les
projets des propriétaires ?

Quoi qu'il en soit, rien n'a pu décourager les viticul-
reurs. En vain les années de mévente se sont succédé,
en vain les maladies de la vigne, mildiou, anthracnose,
blak-root (le phylloxéra n'ayant heureusement pas fait
son apparition dans le pays), se sont abattues sur les
plantations, rien n'a ébranlé les colons dans leur réso-
tion d'agrandir chaque année leurs vignobles. Il faut
dire aussi qu'il n'était guère possible à Médéa de préco-
niser une autre culture. D'un autre côté les vins de
Médea ont acquis une réputation justement renommée.
Chargés en alcool et en couleur, ils constituent des
vins de coupage et arrivent même à rivaliser avec les
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