mercredi 15 octobre 2008

jean richepin

Jean Richepin

Récemment, j'ai découvert "La petite revue ", qui a obtenu le prix d'honneur des publications périodique à l'exposition universelle de Bruxelles en 1888. Dans le bulletin de 2° semestre 1890, deux pages sont consacrées à Jean Richepin. Voici un résumé de cet article qui complète les connaissances que nous avions déjà sur notre célèbre compatriote.

En 1890, à l'opéra de Paris est joué "Le Mage", musique de Massenet, tiré du roman du même nom écrit par Jean Richepin "ce jeune auteur qui a fait depuis 1870 sa trouée dans la littérature avec une certaine furia francesse"
Charles Simond, auteur de l'article indique:
"On l'envoya de bonne heure à Paris, où il fut élève des lycées Napoléon et Charlemagne. Bon élève, d'intelligence prompte, de sérieuse application, apprenant à peu prés tout ce qu'il voulait. Il était fort en grec, fort en vers latins, fort en thème, fort en tout. Aussi, eut-il tous les dilômes dont on puisse se munir. A l'Ecole Normale Supérieure, où il entra avec un excellent numéro, il était le nourrisson choyé que l'on élevait pour l'Alma mater*. On fondait sur lui les plus brillantes espérances. Il les trompa, en ce sens qu'il renonça au professorat."
En 1870, il était rédacteur en chef d'une petite feuille bizontine: l'EST. Il participe alors, à la guerre comme franc tireur dans une compagnie de l'armée de Bourbaki.En 1871, il collabore à plusieurs journaux, lit des poésies dans les boîtes du cartier latin. Puis tout d'un coup, son nom court dans tous les journaux; on ne parle que de lui quand il publie un livre de vers: la chanson des Gueux. Déféré devant la justice, il est condamné à quinze jours de prison pour outrage aux moeurs, son oeuvre célébrant les mendiants, d'autres personnage louche et abjecte. Ce qui lui vaut une retentissante réclame.
En 1877, il donne dans le macabre en écrivant "Les morts bizarres" dont plusieurs semblent les inventions d'Edgard Poë. Il essait le théâtre avec "la Glu" puis, roi de Bohème, il épanche sa fantaisie naïve et fougueuse dans un drame digne des Mille et une nuits: "Nana Sahib", enfin il monte sur les planches pour déclamer "des vers d'un athéisme carnavalesque et forain". Ensuite il disparaît. S'est-il retiré chez les trappistes de Staouéli? S'est-il enfoncé dans le Sahara? Il s'est simplement engagé comme matelot sur un bateau de pêche. Il en rapporte plusieurs milliers de rimes sur la mer. Il publie l'histoire de "Miarka"," qu'un caprice de la destinée jette de sa roulante tribu dans la banalité des ville."
La comédie française a donné de lui deux pièces en vers: "Monsieur Scapin" et "le Flibustier". Cette dernière a eu beaucoup de succès.
Les jugements sur Jean Richepin sont divers mais tous conviennent que son talent d'écrivain a des traits caractéristiques. C'est un rhétoricien par la virtuosité de langue, par l'aisance avec laquelle il se plie au ton de chaque genre. Dans les romans il a des pages d'une description minutieuse et pointilleuse qui rappellent Dickens; celles de ses tirades rappellent Alexandre Dumas, la sobriété et l'horreur muette de certains de ses dialogues font penser à Prosper Mérimée.
Jules Lemaître écrit: "M. Jean Richepin a, surtout dans ses vers, la sonorité, la plénitude, la couleur franche, le dessin précis, une langue excellente, vraiment classique par la qualité; il est le dernier de nos poètes, qui ait, quand il veut, le souffle, l'ampleur, le grand flot lyrique. Il est le seul qui depuis Lamartine et Victor Hugo, ait composé des odes dignes de ce nom... En même temps il a su écrire de merveilleuses chansons... qui ressemblent à des chansons populaires".

Alma mater: mot latin signifiant mère nourricière, utilisé par les poètes latins pour désigner la patrie et quelques fois par les écrivains pour désigner l'université.

Aucun commentaire: