mardi 20 décembre 2016


La Smala d'Abd el-kader créée au lendemain de la destruction de
Taqdemt,en mai 1841 ,cette véritable agglomération itinérante va prendre une importance croissante à mesure que Mascara,Tlemcen et autres fortins de l'émir seront tombés entreles mains des français,Elle répond à la nécessité de constituer un centre ,Outre la famille restreinte de l'émir et celles de ses proches ,elle est le refuge de tous ceux qui sont victimes de la conquête,dont les propriétés sont confisquées ou détruites.Au début de 1843 ,cette immense cité de plus de 339 douars compte entre 60.000 à 70.000 âmes . Elle est gardée par quelque 400 réguliers sous l'autorité de Ben Thami ou de Ben Arrach .
l'Emir Abd el Kader Pendant la troisième décennie du 19ème siècle, face à la colonisation du Maghreb par l'armée française, le jeune émir Abd el Kader parvient à fédérer l'ensemble des tribus et organise la résistance. 
Il met en place une tactique de guérilla et organise l'Etat depuis plusieurs villes capitales. En 1839, la chute de Tagdempt marque une rupture. Abd el Kader réfléchit à la précarité de l'Etat : comment favoriser la concentration des forces et leur mobilité en empêchant les tribus de rechercher leur intérêt immédiat ?
Il se souvient des discussions de son père et des chefs de tribus : faut-il persister à fixer des villes ? 
Abd el Kader conçoit alors une capitale mobile : la Smala. 
Renouant avec les anciennes traditions des tribus, cette véritable ville de tentes, qui abritait tous les métiers nécessaires à son organisation (selliers, armuriers, tailleurs,...) et même un très grand marché fréquenté par les Arabes, permettait de se déplacer en fonction des fluctuations du front. Basée sur un plan exotérique, cette ville, alternative à la ville, comprenait plusieurs dizaines de milliers d'habitants. 
Pendant des jours, Abd el Kader, assis en tailleur, dessina sur le sable le plan idéal de cette cité combattante, se basant sur les dessins, la géométrie et les bases conceptuelles de la pensée soufi. Il dessine et redessine la lutte, la foi et l'univers en forme de ville; La Smala, quant à elle, peut être considérée comme la forme urbaine de l'exode selon la tradition Abrahamique.
Aujourd'hui, que vit-on ici ? Un exil ? Un exode ? 
Dans la Smala, « tout pouvait être empaqueté dans de grand draps de laine, car il fallait pouvoir partir vite, très vite. » 
Quels sont ici, les objets, les lieux de l'exode ou de l’installation ? 
Conçue, pensée dans, pour et par la lutte, la Smala peut ainsi s'entendre comme la forme urbaine du combat

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