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meilleurs crus du Bordelais. Enfin, par-dessus tout,
l'avantage que présente la viticulture est de faire espé-
rer à ceux qui s'y adonnent des gains prodigieux.
Rendement, qualité, vente, tout est à la merci d'un
événement quelconque qui change le cours des vins.
Toutes les espérances comme, hélas, tous les déboires,
sont permis aux vignerons, et cette part d'incertitude
rend encore plus intéressante la partie dans laquelle
ils se sont engagés. D'aucuns ont fait dans la vigne
une véritable fortune, et les propriétés de 50 hectares
et au-dessus ne sont pas rares. Les travaux se font bien.
La main-d'oeuvre indigène n'est pas chère. La plupart
des propriétaires ont des installations de cave et de
matériel vinaire très perfectionnées.
Les cépages qui ont le plus de succès sont pour le
vin rouge : l'aramon, le morastel, l'alicante bouschet ;
pour le blanc : le malaga, le korché et surtout les
faranas indigènes noirs ou blancs qui joignent à un
rendement supérieur une exceptionnelle endurance.
La production moyenne est de 37,000 hectolitres
pour environ 990 hectares.
A part les céréales et la vigne, il est si peu d'autres
cultures qui soient permises par les rigueurs du climat,
qu'elles ne sont pas à citer. Notons cependant que le
greffage de nombreux oliviers qui peuplent la région
a été couronné de succès, et les olives produites par ces
arbres ont donné une huile exquise et parfumée. Mais
il a fallu compter avec les gelées tardives et cette
branche a été, sinon abandonnée complètement, du
moins fortement délaissée.
Quant à la culture maraîchère où l'on s'adonne sur-
tout dans la banlieue médéenne au sud-ouest de la ville
dans la partie qu'on dénomme « les Jardins » elle est
très peu importante.
COMMERCE
L'écoulement des céréales et du vin constitue le plus
clair du commerce de la région. Aussitôt terminés, les
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vins commencent à s'exporter vers la métropole. Là,
ils sont traités, améliorés par des professionnels et ils
s'en vont ensuite dans toutes les directions sous l'éti-
quette « vins de Médéa ». Les plus chargés en alcool
et en couleur sont utilisés comme vins de coupages
et servent à renforcer ceux de la plaine qui sont plus
faibles. Certains vins sont achetés directement par des
acheteurs du Bordelais qui s'en servent pour augmenter
la récolte des célèbres crus de leur région. D'autres
sont acquis par une maison de Paris, qui sous la rubri-
que « Médéa monopole » nous renvoie un vin fin,
tellement manipulé qu'il en a presque perdu les pre-
mières qualités.
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