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donné la ville obligeant tous les habitants valides à le
suivre. Le corps expéditionnaire se mit en devoir de
fortifier sommairement la cité et le 20, l'armée quittait
Médéa laissant comme garnison deux mille hommes
sous le commandement du général Duvivier, installé
comme gouverneur de la province de .Tittéry.

Mais le plus difficile était maintenant de ravitailler
en vivres et en munitions la petite troupe qui occupait
la ville, ravitaillement d'autant plus nécessaire que le
général Bugeaud avait décidé que des colonnes légères
partant de Médéa, iraient faire dans le Sud des incur-
sions passagères. Les convois réguliers, parvenant assez
facilement jusqu'à la ville, étaient chaque fois attaqués
au retour dans les bois d'oliviers qui entourent le col.

Le combat du 30 mars 1841, au lieu dit Medjeniba
fut particulièrement meurtrier, et les troupes ne durent
leur salut qu'à l'énergie du général Bedeau qui com-
mandait l'arrière-garde. Il fallait en finir et se venger
une bonne fois du khalifa Berkani qui était l'instigateur
de toutes ces attaques. Le 29 octobre 1841, Changarnier
ayant conduit le convoi ordinaire à Médéa, attira au
retour les ennemis clans une embuscade et les écrasa.
Les Arabes survivants s'enfuirent à travers les rochers,
poursuivis par nos soldats. Le nombre des morts fut
considérable. Ce fut la fin de ces escarmouches et
désormais le ravitaillement put s'effectuer sans
encombre.

D'ailleurs, la route carrossable allait bientôt être
ouverte. Le commandant Bouteilhoux, chef du génie à
Blida, en fit le tracé et dirigea les travaux. Ce fut un
véritable tour de force et cette route, chef-d'oeuvre de
pittoresque et pour ainsi dire taillée dans le roc, fut
livrée à la circulation dans le courant de l'année 1842.
Le pays se pacifiait peu à peu, les Arabes se soumet-
taient à la France et, au mois de juin 1842, le colonel
Coman qui commandait à Médéa reçut l'adhésion des
différentes tribus environnant la ville : Ouzera, Righa,
Aouara, Hassen-ben-Ali. Mais si la ville était soumise,

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le vaste territoire de Tittéry était encore sous l'influence
ennemie. Des colonnes tour à tour commandées par le
duc d'Aumale, les généraux Yusuf et Marey entreprirent
la pacification du terrain qui s'étend de Médéa à Boghar.
Une de ces expéditions coûta la vie au capitaine Piat
qui s'était déjà distingué lors de la conquête.

Vers 1844, la paix régnait à peu près partout et le
colonel Tempoure vainquit à cette époque les derniers
réguliers d'Abd-el-Kader. Peu de temps après, le
maréchal Bugeaud créa le bureau arabe de Médéa. A
cette époque la population, jusqu'alors exclusivement
militaire, commença à s'augmenter de quelques fonc-
tionnaires civils et de quelques négociants ; des essais
de culture de vignes furent entrepris, les ressources
affluaient à la ville, car les tribus frappées d'impôts
étant riches et prospères ne lésinaient pas pour le
paiement. La population européenne qui, au début,
n'habitait que la citadelle commençait à se répandre
autour de l'enceinte et à cultiver le sol. Leur confiance
ne fut point déçue.

Le pays, en effet, ne devait plus être troublé et les
insurrections de 1864 et de 1870 ne trouvèrent à Médéa
aucune répercussion. C'est ainsi que la cité put, à
travers les ans, arriver à se développer et à constituer
autour d'elle le magnifique vignoble que chacun admire
aujourd'hui.

En terminant l'exposé de ces documents historiques
qu'il nous soit permis d'adresser un souvenir ému à tous
les héros qui sont tombés au champ d'honneur sous les
murs de la ville. Les noms des chefs valeureux : Charpe-
nay, Ouzanneau, Combassive, Legrand sont connus et
honorés de tous les habitants qui ont élevé à ces vaillants
un monument près de la porte qui vit entrer triomphante
l'armée française. Que ce souvenir aille surtout à ceux
dont l'histoire n'a pas conservé les noms, héros inconnus,
humbles soldats de la mère-patrie qui sont tombés sur
une terre étrangère et qui marchaient joyeusement à
la conquête, au nom de l'honneur et du devoir.

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Aspect général. — Géologie